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Le pouvoir des mots

Avant de commencer je tiens à préciser que la vérité n’est pas universelle, chaque personne, chaque discipline, chaque groupe social aura une vérité qui lui sera propre et c’est ici la mienne que je vous expose. Cette vérité a notamment été acquise au cours de mes formations et des rencontres quotidiennes avec mes clients.

Je vais vous parler d’un sujet qui me tient à cœur pour plusieurs raisons. Celui de la maladresse dans nos paroles et leurs conséquences même si tout ne peut être abordé mais je vous donnerai quelques exemples.

Qui aime qu’on lui colle une étiquette ?

Il est moche, elle est grosse, il est con, elle est stupide, il est dépressif, il est timide, elle est anorexique, c’est un cas social…

Que de jugements, de cases créées dans une société qui condamne.

Nous sommes des êtres humains imparfaits et tellement similaires malgré nos différences.

Nous évoluons et nous construisons dès la naissance. Mais que se passe-t-il alors si nous ne rentrons pas dans les cases ?

Nous sommes catalogués comme différents, bizarres ou encore anormaux.

Qui sommes nous pour juger ceux que nous estimons différents ?

Les personnes nées avec des problèmes handicapant physiquement ou mentalement n’ont rien demandé et ceux qui développent des problèmes ou des pathologies au cours de leur existence ne sont pas plus responsables mais le regard de l’autre a une incidence sur la personne qui doit vivre avec son problème et encore plus quand l’étiquette qu’on lui colle la poursuit.

Il est déjà difficile de se débarrasser de nos problèmes mais encore plus quand notre entourage nous l’attribue comme s’il faisait partie de notre identité.

Je m’explique et pour l’avoir vécu je vais vous donner des exemples très concrets où chacun d’entre nous peut s’y retrouver.

« Elle est anorexique » !!! voilà le diagnostic établi pour ma fille lorsqu’elle avait 15 ans. J’étais passée par là durant mon adolescence aussi donc je relativisais les discours des médecins ou psychologues et surtout les comportements qu’elle pouvait avoir.

Mais le diagnostic était tombé comme une condamnation à mort.

Désolée de vous l’apprendre, mais ma fille n’est pas anorexique mais a été attrapée par l’anorexie. Elle n’est pas née anorexique. Juste à un moment de sa vie elle a manifesté un mal-être. La manifestation du contrôle de son corps c’est tout ce qu’elle pouvait faire face à une situation qu’elle ne pouvait contrôler et la chute de son monde. Elle n’était pas préparée aux changements qui allaient s’opérer au niveau de son corps, cette métamorphose qui arrivait mais surtout l’insécurité qu’elle pouvait ressentir à un moment où au niveau familial les événements évoluaient aussi. Elle a été la patient désigné dans la fratrie. Son système d’alarme avait compris inconsciemment avant tout le monde.

En rentrant des différents rendez-vous de chez les médecins spécialisés, elle répétait leurs paroles comme une vérité et me disait « c’est bon je ne vais jamais m’en sortir. Je suis anorexique. Tu les as entendus si je ne rentre pas à hôpital, etc. » Tout son entourage essayait de la raisonner pour régler la dimension physique du problème, sans prendre en compte ce qu’elle pouvait ressentir. Ils ne voyaient pas non plus la colère qui l’habitait à l’époque contre le monde entier mais surtout contre elle d’avoir perdu le contrôle de la situation. Cette maladie ne touche pas uniquement la personne atteinte mais aussi tous ses proches. Personne n’est vraiment préparé ou formé pour faire face à ce genre de situation dans sa propre famille mais j’ai écouté ma fille et ai refusé contre l’avis de tous de la faire entrer à l’hôpital. Malgré ça, j’étais consciente que ça aurait de toute évidence amélioré son état physique grâce aux sondes et aux soins qu’elle allait recevoir. Mais à ce moment là elle avait besoin de se sentir soutenue et en sécurité.

Elle n’y est jamais rentrée et connaissant par cœur son esprit de contradiction et de provocation, j’ai dit les seules paroles qui pouvaient la faire réagir : « on va leur montrer à tous ces cons de quoi tu es capable, montre-leur qu’ils ont tort ». Elle l’a pris comme un défi et l’a relevé surtout.

Rassurez-vous elle va très bien aujourd’hui et vit sa vie étudiante totalement épanouie.

Un autre exemple peut-être dans lequel tout le monde peut se retrouver parce que nous l’avons tous vécu un jour. La timidité. Qui peut prétendre qu’il n’a jamais ressenti cette sensation de malaise de prendre la parole devant un groupe ou même juste une personne ? De sentir que le regard de l’autre nous met mal à l’aise ? Sentir nos joues rougir, le cœur qui bat plus fort ? Si cela ne vous est jamais arrivé, manifestez vous s’il vous plait...je veux vous rencontrer.

Pourtant, cela ne fait pas de vous « une personne timide ». On pourrait aussi dire que vous ne vous sentez pas à l’aise face à un inconnu. Mais pour ces personnes qui le ressente dans leur quotidien la conclusion est qu’ils sont obligatoirement catalogués comme « timide ». Etes vous nés timide ? Est-ce inscrit sur votre carte d’identité ? Quand on vous présente on vous appelle Janine la timide ? Non !!! Mais ça’ y est vous êtes rangé dans cette catégorie simplement parce qu’on vous voit et vous juge comme une personne timide. Peut-être certains ont-ils oubliés aussi qu’un jour dans une situation quelconque ils l’ont vécu et certainement oublié ou bien encore autre hypothèse cette émotion ressentie ne les a pas marqués. Mais pour ceux qui le ressentent fréquemment alors si je pouvais me permettre de vous donner un conseil, et bien rougissez, quelle importance ? Tentez de contrôler ne fera qu’augmenter les symptômes alors laissez venir et acceptez-le. Comme je l’ai mentionné dans l’article précédent, certaines personnes sont plus émotionnelles que cérébrales.

Une autre anecdote ? Si vous insistez

Une petite fille se cachait derrière les jupes de sa maman quand elle rencontrait des personnes ne faisant pas partie de son entourage proche. Même les oncles et tantes qu’elle ne voyait que quelque fois par an, elle les craignait. Pourquoi ? aucune idée. Mais elle se sentait mal à l’aise. Personne n’a jamais essayé de lui parler de ce problème qu’elle rencontrait ou d’essayer de la comprendre. Juste ne l’embêtez pas elle est timide. Cette timidité au fil des années s’est développée. La simple timidité s’est développée en phobie. A l’âge de 12 ans la prof de français avait demandé à toute la classe de faire un exposé individuel mais seulement 5 élèves passeront au tableau. La boule dans le ventre et autres symptômes commencèrent à s’installer dès l’annonce de la « bonne nouvelle ». Plus le jour approchait et plus les nuits étaient courtes. Quelle malchance si c’était pour elle. Elle tentait de se persuader que non et le jour venu... BINGO !!! c’était non seulement pour elle mais en plus elle devait passer la première.

Que s’est-il passé ? À l’annonce de son nom, les joues brûlaient, les jambes flageolaient et son cœur battait fort. Arrivée au tableau, les larmes à flot.

Les élèves se sont mis à rire sans que la prof ne fasse cesser cette humiliation et plus encore la sanction tomba. Après tout cela, le travail fournit pour compenser l’oral n’a pas suffit puisque la seule récompense a été un 0 pointé.

Tous ces regards, ces ricanements. Elle ne ressentait que de la honte les yeux rivés sur le sol pour essayer de disparaître.

Cette timidité comme vous pouvez l’imaginer s’était transformé en phobie. En grandissant rien ne s’est arrangé et chaque souvenir évoqué en famille était composé de scènes humiliantes pour elle mais qui faisaient encore rire les autres.

Quelle sensation désagréable de se sentir minable au regard des autres et se sentir impuissante. Adulte cela n’a fait qu’empirer. Elle n’arrivait plus à aller dans une grande surface, ni même une petite d’ailleurs. Elle n’arrivait plus à conduire sur des routes inconnues ou sur des trajets inconnus.

Ce n’est qu’à partir de la thérapie qu’elle a commencé à prendre conscience du manque de soutien, voir d’abandon dans ces moments là. Elle ne se sentait pas en sécurité et sans protection.

Lorsque la thérapie a été terminée tout est devenue clair pour elle. Elle a pris aussi conscience de tous les autres moments où elle ne ressentait pas ces sensations et des ressources personnelles qu’elle possédait.

Je donne cet exemple pour la timidité mais c’est valable pour toute autre situation.

Les personnes qu’on traite de gros, peut-être ont-ils rencontré un problème durant une étape de leur vie et trouvent un certain réconfort dans la nourriture pour compenser un manque conscient ou non? Peut-être ont-ils un problème hormonal ?

Un idiot, une idiote ? qui vous dit que cette personne a eu la chance d’avoir reçu la même instruction que ceux qui jugent ? Et puis n’oublions pas il y aura toujours une personne plus brillante. Alors s’il vous plait ayez un regard bienveillant et posez vous juste la question de savoir si vous aimeriez être catalogué vous aussi ?

Un dépressif ? Non s’il vous plait, revoyez votre langage. Cet être humain a certainement rencontré une situation à laquelle il ne pouvait faire face parce qu’il n’a pas pu trouver les ressources nécessaires pour la vivre sereinement.

Personne n’est dans la tête, le vécu et le ressenti d’un autre. On ne voit pas le monde de la même façon parce que chacun a reçu une éducation, a vécu des expériences différentes avec des ressources différentes.

Je vous ai également dit qu’il fallait prendre garde aux paroles qu’on peut dire. Je répète encore une fois nous nous construisons durant les premières années et n’oublions pas que nous vivons en société avec des ressources personnelles différentes.

Si durant votre enfance, votre adolescence vous vous êtes senti en sécurité et protégés dans chaque situation alors dites vous que vous pouvez vous considérer comme des personnes privilégiées et remerciez votre entourage parce que vous possédez déjà des ressources inestimables.

Pour tous ceux qui se sentent concernés dites vous que vous n’êtes pas seuls et loin de là.

Il existe des solutions, des techniques et vous possédez aussi des ressources même si pour le moment cela vous paraît utopique mais vous en avez. Si vous ressentez le besoin d’être accompagné dans votre démarche, la thérapie brève répondra à vos attentes.

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